18 Aout 2010.

A bord de Lupita, notre combi, nous partons explorer le Mexique, ses Pueblos Magicos, ses côtes, ses montagnes et ses forêts.

Curiosité, tendresse pour ce si beau pays et un grand besoin d'exotisme après 2 ans et demi à Huatulco...

vendredi 28 janvier 2011

Tequila... Salud!

Mieux vaut actualiser son blog tard que jamais, comme dit le dicton...


Dans l'état de Jalisco, Tequila est sans aucun doute un lieu très représentatif de l'âme du Mexique. Ville éponyme de la boisson mexicaine par excellence, elle est entourée de canyons, volcans et collines recouverts de champs d'agaves bleus.


A cinq minutes du centre, on peut se perdre dans des paysages de cactus, montagnes et manguiers, oiseaux de toutes sortes, haciendas tequileras majestueuses.




Dans le centre il est difficile de ne pas voir tous les bars, boutiques de souvenirs ou magasins d'alcool dont le thème unique est la boisson reine: la tequila.



De dégustations dans les échoppes en expérimentations de coktails dans les restos, on se rend vite compte que la tequila d'exportation n'a rien à voir avec la mexicaine.



Blanco, reposado (vieillie 11 mois), añejado (vieillie 3 ans), sa qualité atteint plus celle d'un délicat cognac que du médiocre alcool amer de nos cuites lycéennes du samedi soir.

D'ailleurs la technique de fabrication, ce sont les Espagnols qui l'ont importée: cuisson du fruit de l'agave,


extraction du jus, fermentation


et deux distilations avant le vieillissement en fût de chêne,


et la mise en bouteille.

Mais il serait injuste de réduire Tequila à ses nombreuses distilleries.




La ville elle-même ne manque pas de charme. La place centrale est envahie par les hommes au chapeau blanc,



de nombreuses petites cantines proposent les en-cas typiques mexicains,






la terre est fertile et les marchés pleins de fruits,


les rues sont colorées et les habitants très accueillants.





On termine notre séjour dans une cantina, à refaire le monde avec le patron, un prof d'histoire à la retraite et un ingénieur de passage. Tout y passe, des moustaches de Zapata au gouvernement de Calderon, de la révolution du Chiapas aux prochaines élections en passant par la tête disparue de Pancho Villa... A Tequila "être mexicain" se conjugue à tous les temps...

lundi 10 janvier 2011

Nouvel an Charro

Après les émotions de la Barranca, rien de tel qu'une petite plage pour nous requinquer! Nous avons choisi celle de La Peñita, dans l'état de Nayarit.


On dit adieu à 2010 autour d'une bière devant un coucher de soleil des plus colorés (ça devient une habitude maintenant...).


2011, nous prend par surprise et fera son entrée... fracassante! On se gare sans le savoir près du lienzo charro. Qu'est-ce que ce mot charro? Un charro c'est un homme mexicain, qui habite dans un rancho, élève des bovins, des chevaux ou les deux, et monte à cheval depuis qu'il ne sait même pas marcher. Mais un charro, c'est surtout une attitude. Tête haute, bedaine en avant, le pantalon serré et recouvert de guêtres en cuir, la chemise brodée et surtout, surtout l'immense chapeau et les moustaches. C'est LA représentation du folklore mexicain. En gros ça donne ça:


Un charro ne VA pas s'acheter une bière. C'est la bière qui vient à lui...
Le top du charro: le présentateur et juge de la chareada
Le premier janvier 2011, tous les charros du coin se réunissent au lienzo, donc, cette grande arène face à la mer. C'est la première compétition de l'année, un rodéo à la mexicaine. Une longue préparation se met en place, le temps que le public arrive et que celui déjà arrivé se rafraichisse le gosier.





Une prière avant de commencer.



Et puis c'est parti: au programme une suite d'épreuves destinées à démontrer l'habileté de chaque cavalier au dressage de chevaux, à la manipulation du lasso etc...

La première épreuve de dressage et acrobatie du cheval, c'est don Julio qui la domine largement.


Le deuxième exercice consiste à attrapper un veau par la queue, et le faire tomber avant la limite. Les images parlent d'elles-mêmes.

































Parfois, ça fait encore plus mal. (Un remontant pour Brigitte qui s'affole!!)


L'épreuve suivante donne aux veaux l'occasion de se venger un peu, puisqu'il faut arriver à se maintenir sur leur dos sans tomber. Pas facile...


Pour la dernière épreuve, le charro devra faire preuve à la fois de grâce et d'habileté au lasso. Pendant que ses comparses font courir une jument éfarouchée autour de l'arène, le charro au lasso effectue une chorégraphie des plus esthétiques. Il faut être synchronisés car lorsque notre jument passe à la hauteur du lasso celui-ci doit être prêt à s'enrouler autour de sa tête ou de ses pattes. Sans aucun doute Eduardo est le meilleur de la discipline.



Tout ça dans un brouhaha de crécelles, de cris de femmes vêtues pour la circonstance de chemises à carreaux et bottes en cuir, chapeaux sur les têtes et bouteilles de tequila dans les paniers. En voilà une année qui commence bien. Merci Mexico!

mercredi 5 janvier 2011

Sur les traces des Apaches, des Tarahumaras et des chercheurs d'or...

Au Mexique il est souvent de bon ton de parler en superlatifs... La Barranca del Cobre ne déroge pas à la règle : le plus grand canyon d'Amérique du Nord, des précipices vertigineux et comme taillés à la machette, des couleurs magnifiques, des fleuves serpentant entre les parois verticales et les falaises couvertes de forêts de pins aux odeurs épicées.


Pour traverser cette merveille de la nature on utilise rien moins qu'une merveille d'ingénierie: j'ai nommé le CHEPE. Un train, qui part de Los Mochis sur la côte et qui arrive à Chihuahua. Des ponts, des tunnels, des gares, dans des paysages fabuleux. Notre idée était de passer Noël au froid et de faire des pauses dans différents petits villages pour aller explorer les profondeurs des canyons.


Etape 1 : Cerocahui (1620 m d'altitude).


Un joli village entouré de montagnes aux formes étranges. On s'arrête au Paraiso del Oso (le paradis de l'ours) une formation rocheuse qui ressemble, vous l'avez deviné, à un ours (faut bien chercher quand même).


 Pour ma part je le rebaptiserais le Paradis de l'Escalade.








On rencontre aussi Modesta et Norma, les deux femmes qui travaillent à l'hotel. Leur accent rigolo et leurs histoires animent nos repas.

Etape 2 : Urique (549 m).

Un village tropical, tout au fond du canyon et le long du rio du même nom. On y mange les pamplemousses les plus savoureux de notre vie, on se ballade le long de la rivière, on arrive à se tremper dans une eau glaciale constellée de paillettes dorées.





Herculano, un habitant du village, nous raconte que la rivière est pleine d'or et que de nombreux chercheurs sont venus s'installer dans la région pour y faire fortune. Aujourd'hui ils sont encore quelques uns, même si pour la majorité des aventuriers avides de richesse l'or a désormais changé de couleur: il est vert et se cultive sur les flancs ensoleillés des montagnes...



Etape 3: Posada Barranca (2240 m)

Le seul village perché tout en haut du canyon. Une vue spectaculaire du sommet et une marche des plus agréables au coeur des montagnes.







On passe près de quelques maisons isolées, familles tarahumaras (ou raramuris) cultivant leur petit lopin de maïs et vivant en autarcie totale.




Etape 4 : Creel (2340 m)

C'est le Pueblo Mágico de l'expédition. Un village qui vit au rythme des arrivées des 2 ou 3 trains par jour.





Ici les Raramuris vivent dans la plus grande pauvreté et les gamins des rails courent après les touristes pour leur vendre des ceintures colorées, des paniers tressés, des poupées en bois. Les Tarahumaras refusent le progrès et la civilisation. Malgré l'hiver et les gelées, les enfants vont nus-pieds, la morve au nez, et les hommes, la taille enroulée d'un pagne, marchent en sandales. Beaucoup ne parlent pas espagnol, et la grande majorité vit dans des cabanes en bois ou dans des grottes, loin des villages.

Creel est aussi un lieu stratégique pour rayonner:
On va en vélo voir les habitats troglodytes des Tarahumaras, la vallée des Champignons, celle des Moines (les Raramuris l'appellent la vallée des penis en érection, mais l'espagnol puritain préfère le religieusement correct...).








On fait le tour du lac Arareko sous les lumières rosées d'un joli coucher de soleil.

On va à pied à la Cascada Cusarare. Après une bonne heure de marche, on commence à voir quelques stands raramuris et leurs paniers tressés d'aiguilles de pin ou de feuilles de cactus. La cascade est à quelques dizaines de mètres : une chute de 30 mètres de haut, et de la neige en bas!!!




Le dernier jour à Creel sera tout blanc. La température ayant chuté dans la nuit, la Barranca del Cobre nous offre, pour notre départ, les premiers flocons de l'année.