18 Aout 2010.

A bord de Lupita, notre combi, nous partons explorer le Mexique, ses Pueblos Magicos, ses côtes, ses montagnes et ses forêts.

Curiosité, tendresse pour ce si beau pays et un grand besoin d'exotisme après 2 ans et demi à Huatulco...

mercredi 5 janvier 2011

Sur les traces des Apaches, des Tarahumaras et des chercheurs d'or...

Au Mexique il est souvent de bon ton de parler en superlatifs... La Barranca del Cobre ne déroge pas à la règle : le plus grand canyon d'Amérique du Nord, des précipices vertigineux et comme taillés à la machette, des couleurs magnifiques, des fleuves serpentant entre les parois verticales et les falaises couvertes de forêts de pins aux odeurs épicées.


Pour traverser cette merveille de la nature on utilise rien moins qu'une merveille d'ingénierie: j'ai nommé le CHEPE. Un train, qui part de Los Mochis sur la côte et qui arrive à Chihuahua. Des ponts, des tunnels, des gares, dans des paysages fabuleux. Notre idée était de passer Noël au froid et de faire des pauses dans différents petits villages pour aller explorer les profondeurs des canyons.


Etape 1 : Cerocahui (1620 m d'altitude).


Un joli village entouré de montagnes aux formes étranges. On s'arrête au Paraiso del Oso (le paradis de l'ours) une formation rocheuse qui ressemble, vous l'avez deviné, à un ours (faut bien chercher quand même).


 Pour ma part je le rebaptiserais le Paradis de l'Escalade.








On rencontre aussi Modesta et Norma, les deux femmes qui travaillent à l'hotel. Leur accent rigolo et leurs histoires animent nos repas.

Etape 2 : Urique (549 m).

Un village tropical, tout au fond du canyon et le long du rio du même nom. On y mange les pamplemousses les plus savoureux de notre vie, on se ballade le long de la rivière, on arrive à se tremper dans une eau glaciale constellée de paillettes dorées.





Herculano, un habitant du village, nous raconte que la rivière est pleine d'or et que de nombreux chercheurs sont venus s'installer dans la région pour y faire fortune. Aujourd'hui ils sont encore quelques uns, même si pour la majorité des aventuriers avides de richesse l'or a désormais changé de couleur: il est vert et se cultive sur les flancs ensoleillés des montagnes...



Etape 3: Posada Barranca (2240 m)

Le seul village perché tout en haut du canyon. Une vue spectaculaire du sommet et une marche des plus agréables au coeur des montagnes.







On passe près de quelques maisons isolées, familles tarahumaras (ou raramuris) cultivant leur petit lopin de maïs et vivant en autarcie totale.




Etape 4 : Creel (2340 m)

C'est le Pueblo Mágico de l'expédition. Un village qui vit au rythme des arrivées des 2 ou 3 trains par jour.





Ici les Raramuris vivent dans la plus grande pauvreté et les gamins des rails courent après les touristes pour leur vendre des ceintures colorées, des paniers tressés, des poupées en bois. Les Tarahumaras refusent le progrès et la civilisation. Malgré l'hiver et les gelées, les enfants vont nus-pieds, la morve au nez, et les hommes, la taille enroulée d'un pagne, marchent en sandales. Beaucoup ne parlent pas espagnol, et la grande majorité vit dans des cabanes en bois ou dans des grottes, loin des villages.

Creel est aussi un lieu stratégique pour rayonner:
On va en vélo voir les habitats troglodytes des Tarahumaras, la vallée des Champignons, celle des Moines (les Raramuris l'appellent la vallée des penis en érection, mais l'espagnol puritain préfère le religieusement correct...).








On fait le tour du lac Arareko sous les lumières rosées d'un joli coucher de soleil.

On va à pied à la Cascada Cusarare. Après une bonne heure de marche, on commence à voir quelques stands raramuris et leurs paniers tressés d'aiguilles de pin ou de feuilles de cactus. La cascade est à quelques dizaines de mètres : une chute de 30 mètres de haut, et de la neige en bas!!!




Le dernier jour à Creel sera tout blanc. La température ayant chuté dans la nuit, la Barranca del Cobre nous offre, pour notre départ, les premiers flocons de l'année.

7 commentaires:

  1. vous nous faites salivez de bonheur en voyant tous les paysages enchanteurs.on est un peu jaloux de vous car on aimerai etre dans vos valises.continuez a nous faire rever gros bisous et bonne annee et profitez bien car cela passe vite.bisous bisous

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  2. Plus époustouflantes que jamais les photos. Pas habituels les paysages,jamais vus ces gens à la peau de bronze, pieds nus tenus dans les lanières de cuir, évoluant dans un site de haute montagne avec cascades qui se la joue parfois Colorado et Apaches mais dans la neige. Une naïade se risque dans un lac glacé saupoudré d'or...Les enfants rieurs, les objets d'art avec rien, du cactus, du maïs, des aiguilles de pins..Faire du beau avec rien, n'est ce pas là une définition de l'Art? Les 2 ou 3 photos noir et blanc me font redoubler d'attention. Merci! Revenez quand même!

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  3. Muriel a tout dit, vous êtes "sidéralement" loin de notre quotidien. C'est vraiment magnifique ! Profitez, profitez !!!!

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  4. Bon d'accord les photos sont bien prises mais c'est facile ! y sont sur place alors ...
    moi j'ai de belles photos de mon jardin avec des rouge-gorges mesanges et autre merles!!!!!!!
    c'est tout aussi dépaysant!!!!!!!!! hum hum ,Louisse et toi kristel vous avez quand meme un sacré privilège de pouvoir admirer tout ceci. Bisous d'amour a vous deux. Christian el padre.

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  5. En revoyant les photos je replonge dans les montagnes Tarahumaras et je revois cet homme en pagne et en sandales marcher fier et droit sous la neige. Il est le symbole d'un peuple qui vit ici depuis une époque dont le monde actuel n'a pas souvenir. Ils ont survécu aux extrêmes hivers et aux extrêmes chaleurs, comme ils ont résistés aux assauts de la civilisation, au métissage, à la guerre, à la politique, à l'économie, aux idéologies. Nous ne les comprenons pas, nous les croyons ignorants, en retard mais ils ont mille ans d'avance sur nous. Nous pensons qu'ils meurent trop jeunes mais en vérité ils ne meurent par car ils ne sont pas seuls, ils sont les Raramuris. Bastion d'humanité à l'état pure, ils n'ont rien perdu du lien qui les unit au monde et chaque instant de leur existence est une vérité qu'une vie entière ne nous permettrait pas de comprendre.

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  6. Nous aimerions dans cet instant faire partie du bastion Raramuris. Mais c'est juste pas possible. Seule issue: Penser, réfléchir et...agir s'il est encore temps.Leur seule présence et leur silence sont enseignements. Encore faut-il dans notre tintamarre écouter les maîtres...

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